بسم الله الرحمن الرحيم
 
Au Nom de Dieu le Très Miséricordieux, le Tout Miséricordieux.
 
De Safar ‘Abd Ar-Rahmân al-Hawâlî à ses frères en Dieu, les gens de la Sunna que Dieu le Très Haut les préserve tous.
 
Que la paix de Dieu soit sur vous, ainsi que Sa miséricorde et Ses bénédictions. 
 
Vous n’êtes pas sans savoir, puisse Dieu vous préserver, que le plus grand bienfait dont Dieu a comblé Ses serviteurs après qu’Il les ait orientés vers la foi est celui qui consiste à faire d’eux des partisans de la Sunna et de la conformité [à celle-ci] et non des gens qui suivent leurs passions et des innovateurs. L’un des droits de Dieu sur Ses serviteurs est qu’ils acceptent Son bienfait, Lui rendent grâce et Le louent pour les en avoir comblés. Or découlent de l’acceptation et de la reconnaissance de la faveur divine le fait d’estimer celle-ci à sa juste valeur, de la protéger, de craindre de la perdre à cause des péchés et de la négligence des causes qui la font perdurer.
 
Parmi les faveurs divines il y a la prédominance de la Sunna, la régression de l’innovation et des idées athéistes aussi bien anciennes que modernes, même si toutes les fois que le diable désespère de se faire adorer par la communauté garde espoir d’avoir prise sur elle en semant la discorde entre les musulmans.
 
La conduite droite avec les gens de la Qibla [Ou les musulmans qui prient tournés vers La Mecque et professent les dogmes fondamentaux de l’Islâm] est la voie d’unifier la communauté, car elle s’appuie sur des règles légales puisées dans les Textes de la révélation et non sur l’intérêt comme le pensent beaucoup de gens. Mettre en évidence ces règles participe de la méthode des gens de la Sunna et du consensus, et l’unité et la victoire de la communauté se mesurent à l’aune de son degré d’attachement à cette méthode.
 
En raison de ce qui a été souligné précédemment, il est nécessaire de faire des recommandations et de rappeler des points importants, notamment au sujet de la manière de se comporter à l’égard des gens de la Qibla :
 
1-La voie de la Sunna et de la conformité est la voie la meilleure direction et celle qui est la plus juste, la plus large et la plus clémente. Les premiers musulmans parmi les Emigrés (muhâjirûn) et les Auxiliaires (ansâr) ainsi que les bédouins qui adhérèrent à l’islam s’y trouvaient à l’aise. Entre ces deux degrés existent des stations afférentes à la foi que Seul Dieu embrasse de Sa science – comme le montre le Très Haut dans la sourate le Repentir (at-Tawba). Ceux qui empruntent cette voie font partie intégrante de la communauté élue : {Nous avons ensuite donné le Livre en héritage à ceux de Nos serviteurs que Nous avons choisis. Il en est parmi eux qui se font tort à eux-mêmes ; il en est parmi eux qui se tiennent sur une voie moyenne ; et il en est parmi eux qui, avec la permission de Dieu, devancent les autres par leurs bonnes œuvres : telle est la grâce insigne} (Le Créateur, 32), etc.
 
Ainsi ceux qui sont injustes parmi eux, fussent-ils à l’arrière, ne sont pas malheureux par rapport à ceux qui les devancent, car ils s’entraident et se consolent les uns les autres ; et leur devenir sera bon. Il en est qui accèdera au Paradis par ses huit portes ; d’autres par une seule ; et d’autres encore par quelques-unes d’entre elles seulement. Certains y entreront pour s’être acquitté de la tâche que remplissaient les Prophètes, d’autres pour avoir prononcé la formule du tahlîl (l’unicité divine) en une heure de sérénité, d’autres pour avoir versé des larmes au cœur de la nuit, d’autres encore pour avoir fait l’aumône à un pauvre ou éloigné du chemin emprunté par les musulmans une branche d’épineux.
 
2-Tous ces musulmans possèdent des capacités et des dons divers et occupent des stations différentes, mais leur méthode et leur but sont les mêmes. Se trouvent parmi eux ceux qui font effort sur la voie de Dieu, ceux qui exhortent aux actes recommandables et interdisent le blâmable, ceux qui sont exégètes, traditionnistes, linguistes ou poètes, ainsi que ceux qui constituent la masse et qui, sans être pourvus de quelque savoir, obéissent à Dieu et à Son Envoyé.
 
Toute personne dont les innovateurs n’ont pas réussi à corrompre la nature primordiale (fitra) demeure sur la nature de la Sunna ; il est en cela semblable à qui est né dans la nature primordiale, la religion naturelle qui est l’islam et dont les père et mère n’ont pas fait de lui un juif, un chrétien ou un mazdéen.
 
Les gens de la Sunna et de la conformité s’acquittent des droits de la communauté comme le leur ordonne la religion ; s’agissant de la conduite à l’égard de Dieu et de son droit dont il faut s’acquitter, celle-ci a conditionné l’accès au Paradis et la réussite au fait d’avoir la foi comme l’explicitent plusieurs versets du Livre de Dieu, mais en ce qui concerne le comportement avec les gens, elle a rendu la préservation de la vie, des biens et de l’honneur tributaire de l’islam que l’homme fait sien. Ainsi peut-on lire : « La personne du musulman est sacrée pour tout musulman : son sang est sacré, ses biens sont sacrés, son honneur est sacré. » ; « Le musulman a six droits (sur un autre musulman)  » ; « Le (vrai) musulman est celui dont aucun des musulmans n’a à redouter ni la langue, ni la main ». Il s’ensuit que celui qui est musulman jouit obligatoirement de ces droits dont il ne peut être déchu que par des faits certains et pour préserver l’intérêt de la religion. Voire Dieu a désigné les deux groupes belligérants par le vocable ‘‘croyants’’ indiquant ainsi qu’ils ont des droits sur l’ensemble des musulmans : {Les croyants sont frères. Instaurez donc la paix entre vos frères} (Les Appartements, 10).
 
3-Qui plus est ils ne délaissent pas les jugements bien établis et les principes universels (kulliya) pour se tourner vers les prescriptions occasionnelles (‘ârid) et les faits particuliers (‘aynî). Font partie des fondements universels et certains, comme l’explicitent les versets ainsi que les hadîth authentiques, l’obligation de l’unité des musulmans ; tandis que fuir l’innovateur ou le pervers découlent des jugements occasionnels, c’est pourquoi n’y recourt-on que pour réaliser un intérêt prépondérant, et c’est aussi une chose dont les conditions peuvent changer et qui admet la pluralité des efforts d’interprétation. 
 
4-Quiconque prie comme ils prient et s’oriente vers la Qibla comme ils le font, consomme les animaux qu’ils égorgent fait dès lors partie d’eux, jouissant des mêmes droits et devant s’acquitter des mêmes devoirs qu’eux. C’est à Dieu qu’il devra rendre des comptes et c’est Lui qui le jugera selon son tréfonds. On ne doit ni chercher à percer le secret de son cœur, ni concevoir une mauvaise opinion de lui, ni nourrir de l’aversion pour celui qui est devancier dans la foi, ni établir des distinctions entre les musulmans sur la base de surnoms ou de noms, fussent-ils les plus nobles comme les ‘‘Emigrés’’ et les ‘‘Auxiliaires’’, car ces appellations sont données en vue de louer, réunir ou distinguer et définir. Que sert donc aux Mu‘tazilites qu’ils se soient désignés eux-mêmes par le titre les gens de l’unicité et de la justice (ahl at-Tawhîd wa al-‘adl) ? De même qu’est-ce qu’ont gagné les soufis en prétendant être les gens de l’alliance et de la proximité (ahl al-wilâya wa la-qurb) ? Bien avant eux les juifs et les chrétiens ont proclamé : {Nous sommes les fils de Dieu et ceux qu’Il aime le plus} (La Table servie, 18)
 
5-Ils soumettent les gens à l’examen de l’alliance et du désaveu (al-walâ’ wa al-barâ’) lorsqu’il s’agit d’une catégorie d’innovations (muhdathât) ou d’une innovation déterminée interdite par les Anciens (salaf) ; c’est que l’alliance et le désaveu se rapportent à des réalités et non à des choses prétendues et des noms, le petit groupe d’entre eux étant un modèle pour la grande masse. Ainsi de même qu’ils ont le devoir de prier comme priaient l’Envoyé de Dieu () et ses califes orthodoxes, et de choisir leur imam parmi les gens de la conformité, sans pour autant interdire l’accès à la mosquée aux hypocrites et aux désobéissants pour qu’ils observent la prière des gens de la Sunna, de même leur réunion générale doit avoir pour objet de ralliement la Sunna au sens large et profond. Rien n’empêche que les rejoignent les innovateurs et les désobéissants en vue de soutenir l’islam et faire montre d’hostilité à l’égard de ses détracteurs ; ils s’efforceront cependant à inviter ces gens à la droiture tel l’imam qui initie les gens qui hantent la mosquée comment s’acquitter valablement de la prière. Au demeurant, cela vaudrait mieux que si les gens de la désobéissance avaient leur propre mosquée et leur propre imam, ce qui susciterait l’inimitié et le désaccord entre les deux mosquées.
 
6-Ils sont puissants lorsqu’il s’agit de soutenir le vrai sans se porter vers l’extrémisme, ils sont également miséricordieux envers les gens, se gardant de les opprimer ou d’être injustes à leur encontre. Ils exhortent aux actes recommandables et interdisent le blâmable.
 
7- Ils donnent bonne mesure et bon poids en toute équité, ne causent pas de tort aux hommes dans leurs biens, jugent les choses avec justice et sagesse, lorsqu’ils ont le choix entre deux choses, ils optent pour le tort le moindre, évitent le dommage le plus grave (mafsada), endurent le mal le moindre, empruntent la voie la plus proche et choisissent ce qui est plus aisé. Les opprimés, quelle que soit la communauté ou le groupe dont ils ont issus, trouvent refuge en leur équité ; le chercheur de vérité de toutes religions et toutes sectes a foi en leur savoir. C’est que la justice est chez eux une valeur absolue, Dieu l’ayant érigée en obligation dont doit s’acquitter tout musulman à l’égard de quiconque et en toute circonstance. La justice est une valeur absolue qui transcende la différence de religion et à plus forte raison ce qui est en deçà. Dieu le Très Haut dit : {Que la haine envers des gens qui vous ont écartés de la Mosquée sacrée ne vous incite pas à commettre des injustices} (La Table servie, 2). Celui qui ne fait pas le départ entre l’obligation d’être hostile envers les négateurs et les injustes d’une part et le devoir d’être juste avec eux d’autre part s’acquittant ainsi de ces deux impératifs ne compte parmi les gens qui comprennent la religion et suivent le maître des Envoyés qui reçut cette révélation de Son Seigneur : {On m’a ordonné de juger entre vous avec équité} (La Consultation, 15). 
 
8-Découle de leur sagesse dans la prédication le fait qu’ils mettent en exergue les qualités des imams confirmés dans la science, la conduite ou l’appel à Dieu, et qui sont érigés en modèles. De même ils expliquent que le respect dont ils jouissent et les éloges qui leur sont faites trouvent leur source dans leur conformité au Vrai et leurs efforts en vue de le soutenir ; et que l’assistance spirituelle dont ils ont bénéficié dans leur cheminement prédicationnel s’explique par leur adhésion à la Sunna. C’est ainsi qu’ils invitent leurs disciples et ceux qui s’affilient à eux à la Sunna et à la conformité au modèle prophétique, rejettent tout fanatisme pour les imams, œuvrent pour le triomphe de la religion comme l’ont fait ces imams. Ce faisant ils font preuve d’équité à l’égard des imams et de sagesse dans l’appel lancé aux disciples, comme le fit en son temps le sheikh de l’islam Ibn Taymiya dans les propos qu’il tint sur les quatre imams et autres notamment Al-Ash‘arî et ‘Adiyy Ibn Musâfir.
 
9-Personne ne méprise son ego en vue de Dieu plus qu’eux ni ne s’éloigne de la prétention à la perfection autant qu’eux. Ils ne se louent pas par des slogans ou en s’attribuant des surnoms. Ils ne se passent pas de l’affiliation en se réfugiant dans la conformité, car ils savent  que leur salut est tributaire de leur obéissance à Dieu.
 
Dans leur effort sur la voie de Dieu, leur prédication, leur exhortation au bien, leur interdiction du blâmable, leur attitude ferme envers les innovateurs ainsi que dans toutes leurs affaires, ils agissent en s’appuyant sur des preuves légales, en ne perdant jamais de vue l’intérêt religieux et en faisant preuve de sincérité à l’égard de Dieu, de Son Envoyé et des Croyants. Le mobile de leur action n’est jamais le désir d’assouvir quelque vengeance ou la volonté de dénigrer autrui. Ils punissent le coupable fût-il leur plus proche ami et pardonnent à leur pire ennemi dès lors que l’ordre de Dieu et de Son Envoyé ainsi que l’intérêt de l’Islam l’exigent.
 
Ils se réjouissent de la repentance du pécheur, agréent l’excuse du fautif et invoquent Dieu pour qu’Il guide le désobéissant. C’est qu’ils n’agissent pas pour satisfaire leur ego mais pour plaire à Dieu. Ils tiennent à orienter les créatures et n’aiment pas découvrir l’innovation ou la désobéissance celui  qui s’oppose à eux, car se réjouir de cela c’est aimer que l’on désobéisse à Dieu, or quiconque aime que l’on désobéisse à Dieu n’aurait rien à attendre de Lui.
 
Ils scellent les défauts des musulmans et ne cherchent pas à les percer ; ils ne rappellent les erreurs des savants que dans le but de mettre en évidence la vérité et faire prévaloir celle-ci et non pour critiquer ces savants, cherchant à leur trouver des excuses autant que faire se peut.
Certains pieux anciens recommandaient aux prêcheurs de ne pas exposer dans le détail les péchés des musulmans et de ne pas répandre leurs défauts pour que les gens du Livre et les associants ne s’en réjouissent pas. Ainsi du fait de dénigrer les groupes islamiques dans les milieux qui vantent l’athéisme et l’innovation.
 
Beaucoup de gens pensent que le sunnite est celui qui se consacre entièrement à la Sunna, ne se rend coupable ni de faute, ni d’interprétation tendancieuse ni de quelque acte insensé ; d’autres soutiennent que l’innovateur est celui qui adhère aux innovations les plus graves ou s’affilient aux groupes tenus pour des égarés par l’ensemble de la Communauté.
 
Or la vérité est qu’il en va des innovations comme des autres péchés : certains sont graves, d’autres minimes, quelques-unes sont évidentes tandis que d’autres sont équivoques, et il est très difficile de s’en prémunir.
 
Sombrer dans l’erreur et aller à l’encontre de la Loi en commettant des interprétations erronées, des fautes ou des actes insensés est le lot de la plupart des créatures. Il arrive qu’une personne déterminée ou un groupe donné témoigne d’un très grand attachement à la Sunna lors même qu’il succombe manifestement à l’innovation ; il se peut aussi que moult innovateurs agissent conformément à la Sunna dans certains cas et situations. Globalement, ce qui doit compter ce sont les fondements et la méthode, et seul réussit celui qui bénéficie de l’assistance de Dieu. 
 
Tout un chacun doit se remettre en question, chercher ses propres défauts et régénérer sa foi ; l’on doit aussi se faire des recommandations mutuelles avec douceur et recueillir le vrai quelle que soit son origine.
 
10-L’aspiration à la perfection ne les empêche pas de traiter avec sagesse la réalité ; ainsi appellent-ils au vrai dans sa totalité et à suivre entièrement la voie de l’Envoyé de Dieu (), mais ils admettent que les gens y adhèrent progressivement et de manières diverses, la vie du Prophète () étant pour eux la voie et le modèle à suivre dans tous les cas.
 
11-Celui qui n’est pas suffisamment versé dans la science religieuse et qui ne voit pas plus loin que son nez au point qu’il est incapable d’allier l’attachement aux principes de la Sunna et la conduite légale envers les gens de la communauté notamment les opposants aura manqué au devoir de suivre le modèle et la Sunna de l’Envoyé de Dieu (). Il en est ainsi de celui qui pense que les opposants ne peuvent prétendre à aucun droit légal et que faire preuve d’équité à leur endroit est un signe de faiblesse et de négligence ou que seuls peuvent soutenir la religion les gens qui obéissent constamment à Dieu et suivent entièrement Son Envoyé. Or [ils oublient que] Dieu soutient la religion, surtout lors des batailles qu’elles soient armées, dogmatiques ou politiques, par l’homme fût-il pervers ou par des gens qui n’ont aucune part dans l’au-delà (lâ khalâqa lahum).
 
C’est pourquoi l’un des principes érigés par le Sunna stipule que l’on doit combattre sur la voie de Dieu aux côtés du dévergondé comme du bon. Il s’agit bien sûr de toutes sortes de combats sur le chemin de Dieu : armé, politique, scientifique et prédicationnel, dès lors que le but est d’avoir le dessus sur l’ennemi déclaré de la religion, car si ce dernier subjuguait les musulmans il leur causerait un préjudice plus grand que si celui à qui l’honorabilité fait défaut ou qui ne se maintient pas tout à fait sur le sentier de la rectitude venait à les dominer.
 
Beaucoup d’érudits parmi les Anciens ont combattu dans les rangs des armées d’Al-Hajjâj Ibn Yûsuf alors qu’ils ne doutaient point qu’il était un tyran et un inique. De même les partisans de la Sunna se réjouirent du traitement réservé par certains califes et gouverneurs – comme Al-Mutawakkil et Khâlid Ibn ‘Abd Allâh Al-Qasrî – aux innovateurs, même s’ils n’observaient pas la Sunna comme il sied de le faire. Car ce qui compte dans tout cela c’est le soutien apporté à la religion et l’établissement de la religion. 
 
12-Il faut faire le départ entre celui qui invite à l’observance du Livre et de la Sunna de manière globale alors qu’il commet une innovation ou est victime d’une déviance intellectuelle et celui qui exhorte autrui à suivre son innovation et ses idées égarées. 
 
On en trouve des exemples dans les parties qui livrent des batailles dans le champ politique ; ainsi en est-il des gens qui fondent un parti politique sur une innovation et d’autres qui sont certes des innovateurs mais qui s’opposent aux premiers et appellent de manière générale à l’islam soit en indépendants soit en rejoignant des gens qui arborent un emblème islamique général.
 
Certaines personnes étaient par le passé affiliées des doctrines fausses comme le socialisme, mais elles sont, par la suite, revenues dans le droit chemin de manière globale, ignorant ainsi le détail de ce que Dieu a révélé. Il convient dès lors de les distinguer de ceux qui sont toujours partisans du socialisme ou du nationalisme, etc.
 
L’histoire islamique témoigne que Dieu le Très Haut a soutenu et assuré la victoire de l’Islam contre ses ennemis aussi bien croisés que Mongols et bâtinites notamment par le biais de gens qui n’étaient pas connus pour adhérer à la Sunna pure. Cependant ces hommes combattirent pour défendre l’islam et non pour faire valoir les innovations. Il y a une différence entre eux et les états des Kharidjites et des Rawâfid bâtinites et autres qui ont vu le jour dans l’orient et l’ouest musulmans et ont combattu ceux qui s’opposèrent à eux parmi les musulmans pour les obliger à professer leurs innovations.
 
Les partis islamiques qui affrontent les laïques, les Rawâfid ou les socialistes dans des conflits armés ou des batailles politiques, appartiennent à la première catégorie, et il faut les soutenir contre les partis qui prônent l’innovation et l’athéisme. On doit également les conseiller pour qu’ils observent la Sunna pure, or les gens doués de clairvoyance et de compréhension n’éprouvent aucune difficulté à réunir ces deux positions.   
 
Quant à se détourner de l’hostilité des innovateurs et des athées pour se consacrer à l’opposition à ces partis islamiques c’est l’erreur même qu’il ne pas commettre. Plus grave encore s’allier à ceux qui ne jugent pas d’après ce que Dieu a révélé ou les partis laïques et faire preuve d’inimitié envers les partis islamiques. N’agit de la sorte qu’un hypocrite véritable ou quelqu’un qui souffre d’une cécité intellectuelle et qui ne comprend pas ni ne réfléchit de manière saine. Sa semblance est celle d’une personne qui construit une église et ferme la mosquée sous prétexte que les fidèles ne prient conformément à la Sunna ou celle d’un homme qui invite les gens à consommer la bête morte (mayta) et de renoncer à la consommation de la viande des bêtes sacrifiées par des désobéissants ou encore celle de qui préfère persister dans l’ignorance des règles de la récitation du Coran au lieu d’apprendre comment le réciter auprès d’un excellent lecteur qui commet une innovation ou enfin celle d’un individu qui fait ses ablutions avec une eau impure pour ne pas utiliser une eau dont il doute de la pureté.
 
12-Ceux qui s’affilient à la Sunna doivent prendre garde à la conduite des Kharidjites et leur manière de traiter autrui, car ils n’ont pas hésité à tuer ‘Abd Allâh Ibn Khabbâb () déclarant licite son sang lors même qu’ils ont préservé la vie d’un chrétien par respect, dirent-ils, de son statut de dhimmî (protégé).
 
Ils combattaient les musulmans et laissaient en paix les adorateurs des idoles ; les Romains, les Turcs et les Daylams étaient à l’abri de leur mal, mais pas les Compagnons de l’Envoyé de Dieu et ceux qui les ont suivis dans la voie de l’excellence ainsi que les imams parmi les gens de science et de foi.
 
Que cette catégorie d’aspirants à la science ait pensé qu’elle seule représente les partisans de la Sunna et de la rectitude ne l’excuse point, car une telle présomption est l’une des plus importantes causes de l’attachement à la passion, du rejet aveugle de la vérité par le cœur et de l’observance de l’équité. Puisse Dieu nous préserver.
 
Chers frères croyants :
 
Les ennemis de Dieu ourdissent les pires complots ; d’où la nécessité pour tous les musulmans de livrer, en rangs serrés, ce grand combat, de refuser la soumission aux ennemis de Dieu ou de se fier à eux. Les musulmans doivent se préparer à les affronter dans tous les champs, or il n’est pas plus grande provision après la piété que l’unité, ce qui est en soi une grande victoire. Dieu dit : {En vérité, Dieu aime ceux qui combattent dans Son chemin en rangs serrés, comme s'ils formaient un édifice bien scellé.} (sourate 61, verset 4).